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Mes erreurs de débutante dans l'élevage des poules

On apprend par l'erreur même dans l'élevage amateur de poules d'ornement !

L'élevage de poules d'ornement,  même en amateur, s'apprend. Rien ne remplace l'expérience en débutant l'élevage de poules.

On a beau se renseigner, se documenter, lire les expériences des autres sur des forums, on apprend beaucoup par l'erreur. Pour ma part, j'ai collectionné un certain nombre d'erreurs :

Première erreur : se précipiter pour acquérir des poules

Deuxième erreur : ne pas s' assurer du sexe de la "poule"

Troisième erreur : donner un coq précipitamment

Quatrième erreur : céder au coup de foudre

Cinquième erreur : trop se disperser en races et en couleurs

 Mais en fait, j'apprécie tellement les poules que j'ai que je ne regrette pas vraiment. En un an, j'ai beaucoup appris et au bout de deux ans, j'ai capitalisé d'autres expériences précieuses,  notamment en matière de reproduction par incubation artificielle et par couvaison et dans différents types d'élevages de poussins.

Se précipiter pour acquérir des poules

L'envie s' était muée en détermination : pour ma retraite, j'aurai des poules. Je n'envisage pas un élevage,  juste 3 ou 4 poules pour le plaisir des yeux et la satisfaction d'avoir de bons oeufs. 

Je suis prête à y consacrer du temps et à faire tout ce qu'il faut pour qu'elles vivent heureuses. Mon mari, très bricoleur, s' attaque aux installations. Notre fille et son compagnon nous aident et sont d'accord pour venir s' occuper des poules pendant nos vacances.

Depuis plusieurs mois, je lis des livres sur l'élevage des poules et sur les caractéristiques des différentes races. Mon choix, après réflexion, s' est arrêté sur 2 races, l'orpington et l'araucana. Je décide donc que l'aurai 4 poules, 2 Orpingtons, 2 Araucanas.

Mais, voilà que pour commencer, le poulailler tout juste monté et l'enclos à peine installé,  mes collègues de travail, tout fiers d'eux, m'offrent une poule pour mon départ en retraite Ils lui donnent même le nom d'Estia, nom du progiciel de gestion du service. C'est une Padoue chamoisée. Bien qu'etrange avec sa huppe, elle est jolie et je l'adopte volontiers, mais, pour moi, cela ne ressemble pas à l'idée que je me fais d'une "vraie" poule et j'ai hâte de me procurer les poules des races que j'ai choisies. Je suis d'autant plus impatiente qu'on est courant juin et que je veux les avoir bien installées d'ici fin juillet avant de partir en vacances.

Je commence par les Orpingtons car j'ai repéré plusieurs sites de vente de poules d'ornement qui en proposent. Sauf que les éleveurs contactés disent ne pas en avoir de disponibles et parlent de les recontacter à la rentrée. Déçue, je consulte les petites annonces du Bon Coin et je découvre l'annonce d'un particulier qui vend des jeunes Orpingtons.

L'affaire est vite conclue et nous allons chercher les poulettes dès le week-end. Sur place, nous constatons bien que les 2 petites poulettes noires à vendre sont loin d'être les plus belles, mais bon, l'éleveur m'a mis une de 2 petites poules dans les bras et je les regarde déjà avec les yeux de l'amour. Une des 2 est plus petite et ne semble pas très bien emplumee, mais, nées fin février,  elles n'ont que 3 mois et demi et j'imagine que c'est normal.

Je découvrirai plus tard que pour leur âge,  ces jeunes Orpingtons n'étaient guère  développés et que la plus petite aller poser quelques problèmes. Et c'est comme cela qu'on acquiert des animaux de qualité médiocre,  ce dont on s' aperçoit ensuite avec un peu d'expérience.  Mais, les premières poules, forcément,  on s' attache.

Ne pas s' assurer du sexe de la poule

Compte-tenu du délai pour se procurer des Orpingtons, Estia, la poule Padoue a l'air triste et désoeuvré. A part lisser longuement ses plumes, elle ne circule pas, ne gratte pas, ne se perche pas. Nous faisons l'hypothèse qu'elle déprime toute seule et partons en jardinerie à la recherche d'une petite copine. On ne trouve pas de Padoue  chamoisée,  mais on trouve une petite Padoue noire avec quelques plumes dorées qui a l'air bien active et délurée. 

Fin juin, ça y est, j'ai quatre poules. Je ne renonce pas à chercher aussi des Araucanas, mais je suis contente de mon petit groupe. Les Orpingtons sont très paisibles et calmes mais ont pris leurs marques. Les Padoues cohabitent sans problème avec les Orpingtons. La petite poule Padoue noire et dorée a bien animé Estia qui l'a d'abord poursuivie pour la piquer mais l'accepte bien et circule maintenant avec sa copine. 

Seulement,  courant juillet, j'ai un doute. Je trouve que la poule Orpington pas très bien emplumee, que l'on appelle Chloé,  a une crête beaucoup plus développée que celle de sa soeur, la grande Zoé,  et a vraiment de grosses pattes. Il me semble même voir pousser des barbillons.

Parallèlement, la petite poule Padoue, Nina, qui a grandi comme un champignon fait des cris bizarres le matin et cherche à dominer toutes les autres.

Bref, sur quatre poules, j'ai en fait deux coqs et, dans un jardin de banlieue, ce n'était pas du tout prévu. 

Pour l'Orpington, je pense que l'éleveur savait forcément. Il a fait le pari que je ne m'en apercevrais pas tout de suite et que je ne le lui rapporterais pas.  Pari gagné pour lui. Chloe est renommé(e) Théo et Théo est adorable. Il aime venir se faire papouiller sur mes genoux. A Dieu, va, on verra bien quand il chantera. Pour l'instant, il n'a pas l'air de devoir être bien précoce. 

De son côte,  Nina, rebaptisé Nino m'a été vendu comme poule chez Truffaut, mais par une vendeuse sans doute peu compétente ou concernée. De toute maniere, on ne va pas leur rapporter le coq. Choisi pour sa vivacité,  on est servis. Il fait preuve d'une énergie débordante et sa voix prend de la puissance de jour en jour et, malheureusement, de nuit en nuit.

Donner un coq trop précipitamment

En rentrant de vacances, nos poules et surtout nos coqs ont bien grandi et changé. Théo, l'Orpington, est toujours calme et gentil mais s' est transformé : il s' est emplume et paraît doublé de volume,  sa crête et ses barbillons sont bien ceux d'un coq et des plumes blanches sont apparues autour de son cou et sur ses ailes. Mais il chante très peu, se contentant d'une sorte de wou-ouou très grave le matin.

Nino, le Padoue, a bien grandi et sa queue s' est bien développée. Il devient beau avec le développement de son camail doré et il se confirme un coq dominant qui coche les poules avec vigueur et un chanteur puissant et invétéré. Les voisins, à notre grand étonnement,  ne disent rien. Mais moi, les chants aigus de Nino qu'il est capable de pousser pendant une heure et demie d'affile me stressent et je me réveille la nuit de peur de l'entendre chanter.

La décision est prise de garder Théo et de donner Nino. Nous en parlons autour de nous sans aucun succès.  Je mets donc une annonce sur le Bon Coin : donne beau coq Padoue doré contre bons soins. Sur une des photos, on le voit avec Théo. J'ai 2 appels de personnes qui s' intéressent plutôt à Théo et s' inquiètent du poids de Nino, manifestement dubitatifs sur la qualité du futur rôti. Je m'empresse de conclure avec la première personne qui téléphone avec des bruits d'enfants derrière lui et déclare avoir déjà plein d'animaux.

Le matin du rendez-vous, j'ai comme un doute. Le monsieur qui vient de loin, a déjà plus d'une heure de retard et souhaite que je lui donne le coq dans un carton à la gare de Juvisy.

J'y vais quand même,  mais j'ai regretté : le type avait déjà un lapin en cage, ne s' est absolument pas inquiété des soins au coq et est parti avec sans un merci. Je pense que le pauvre Nino a rejoint le lapin dans une casserole. Dommage, car deux jours plus tard, j'ai été contactée par une dame qui cherchait un coq pour ses poules Padoues.

Cela m'a servi de leçon. En m'y prenant à l'avance, j'arrive maintenant à assurer un bon avenir aux coquelets nés chez nous. Je ne les donne plus, je les vends pas cher. J'ai eu des nouvelles et même des photos des coquelets que j'ai ainsi vendus.

Céder au coup de foudre

Quand on a un coq, on a envie de lui constituer son harem et cela fait une excuse pour rechercher d'autres poules, d'autant que la diversité des couleurs suscite des tentations.

C'est ainsi que, suite à un coup de foudre sur une annonce du Bon Coin,  nous avons été chercher, à 2 heures de chez nous en voiture, un grande poule orpington splash et une plus petite dorée à liserés noirs dont l'éleveur amateur se defaisait pour cause de surpopulation  dans son élevage et pour se recentrer sur des Orpingtons citronnées. 

La splash, blanche avec des taches gris bleue était fort belle et d'un volume impressionnant. La dorée à liserés était moins réussie,  un peu petite,  boulotte et ses liserés n'étaient pas très nets. Mais bon  la splash était magnifique, le prix pour les 2 poules était très raisonnable et on venait de faire 2 heures de route. On remporte donc nos deux nouvelles poules, non sans avoir tiqué sur l'état de leurs pattes envahies de gale.

Il me faudra 15 jours de soins assidus, de bains et massages de pattes pour leur retrouver des pattes dignes de ce nom. La pauvre Liserette était tellement atteinte qu'avec la gale toutes les écailles de ses pattes sont tombées et elle a du rester, en plein hiver, avec des pattes à nu, toutes roses. J'embaumais l'huile de cade que j'avais rajouté à de l'huile d'olive.

Et s' il n'y avait eu que la gale des pattes! J'ai découvert avec bonheur la prolifération de poux de plumes. Et en avant pour des séances de poudrage au saniterpen. 

Compte tenu de leur état sanitaire, elles ont été isolées loin des autres un bon mois. Âgées de 2 ans, ce qui ne me semblait pas fort vieux pour des Orpingtons, elles étaient étrangement inactives, picorant un peu dans l'herbe mais ne touchant pas à la pâtée. 

Au contact des autres, elles ont mis plusieurs mois avant d'être totalement à l'aise, à pondre et à prendre leur place dans le groupe. Pour ce qui est de la pâtée,  cela a été plus rapide ; Maintenant mon souci est qu'elles se goinfrent et ont tendance à engraisser. La splash est devenue vraiment magnifique mais pond irrégulièrement et ne couve pas. La Liserette pond bien, des oeufs étonnamment foncés. Elle est une des favorites du coq auquel elle semble très attachée et elle couve, pas très bien, mais avec opiniâtreté. 

Je pense maintenant que je pourrais avoir une dorée à liserés noire plus belle, mais la surpopulation guette l'élevage avec la réussite des couvees et j'ai réalisé combien changer d'élevage pouvait être traumatisant pour une poule d'un certain âge. Et séparer la Liserette de son Théo serait cruel.

 

Trop se disperser en races et en couleurs

Plus insidieux que le coup de foudre, mais avec des conséquences qui seront à gérer,  une atre erreur, peut-être inévitable,  est de succomber à l'envie de diversifier les races et les couleurs pour une même race. C'est tellement intéressant les formes et caractéristiques différentes!  Et, toutes ces couleurs, toutes plus belles les unes que les autres! 

Dans un premier temps, ce n'est pas vraiment une erreur. On apprécie un petit troupeau avec des poules de tailles et de comportements variés et le mélange de couleurs est bien gai. Cela permet également de mieux définir ses préférences.

 Pour autant, sauf à avoir beaucoup d'espace et vouloir consacrer beaucoup de temps au petit troupeau, il apparaît que faire des choix est inéluctable. D'autant qu'on ne voulait que 4 poules, mais maintenant on en a 9 et 3 poulets et poulettes et 6 grands poussins qui grandissent à vue d'oeil. Et puis, cette année,  les poussins ont été adoptés ou principalement issus d'oeufs commandés à des éleveurs,  mais, puisque j'ai des coqs, j'aimerais bien avoir des enfants de mes poules. Oui, mais la moitié seront des futurs coqs.Il faut donc veiller à produire des animaux de race pour pouvoir bien les placer.

Très rapidement, la surpopulation guette et multiplier les poulaillers et les parcours démultiplie le travail.

Bref, il va falloir renoncer à certaines races, voire à certaines couleurs et décider avant que les poules ne soit trop âgées.  J'ai pu mesurer le temps d'adaptation de poules plus âgées qui se sont attachées à leur environnement, leurs copines et leur coq.

Il faudra donc décider dès la rentrée. 

Heureusement,  on apprend assez vite. Après avoir accumulé toutes les erreurs de débutante en commençant avec quelques poules, j'ai rapidement acquis de l'expérience et prend plaisir à la partager.

Je ne regrette pas mes premières erreurs dans l'élevage de mes poules d'ornement et je pense même qu'il est utile d'en avoir eu l'expérience.

On maîtrise assez rapidement les soins courant et, avec un peu d'observation et de réflexion,  on adapte son organisation aux besoins des poules. Il faut ensuite un peu plus d'expérience pour surmonter leurs problèmes de santé. 

Voir : Santé des poules en hiver

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

Commentaires

  • Nguyen Céline
    • 1. Nguyen Céline Le 15/07/2015
    Bonjour,
    J'ai une orpington fauve nommée Florette.
    Je voudrais lui trouver une copine.
    J'avais songé à une poule rousse.
    Croyez vous qu'elles cohabitetaient bien ensemble ?
    Merci beaucoup,
    Céline
    • graciane
      • gracianeLe 15/07/2015
      Oui, je le pense. Les Orpingtons sont vraiment des poules paisibles et comme la plupart des poules elles aiment avoir de la compagnie. Il faudra juste veiller à les faire se côtoyer quelques jours derrière un grillage, le temps qu'elles s'habituent l'une à l'autre.
  • Roberto
    • 2. Roberto Le 20/11/2014
    C'est comme cela pour tout le monde, mais c'est important de se centrer sur deux, trois races maximum, si on veut faire de l'élevage. Sans compter le problème des couleurs compatibles !
  • Antonio
    • 3. Antonio Le 02/09/2014
    Tu as décidé quelles races et quelles couleurs tu vas conserver pour reproduire?
  • Ilena
    • 4. Ilena Le 01/09/2014
    Tes erreurs me rappellent les miennes. On est tous pareils. Quand on débute, l'impatience fait faire bien des erreurs que l'on regrette plus tard. Mais c'est comme cela qu'on apprend.
  • Didine
    • 5. Didine Le 21/08/2014
    Il était pourtant bien beau, le coco!

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