Pourquoi élever des poules de race pure ?

Pourquoi des poules de race pure et pas des poukes hybrides ou croisées ?

Tout éleveur amateur s'interroge un jour sur le type de poules qu'il veut : de belles poules de race pure ou des poules sympa hybrides ou croisées. 

Certains éleveurs,  même petits éleveurs amateurs de poules d'ornement ne jurent que par des poules de races pures et le plus proches possible des standards, canons de beauté officiels de la race établis lors des concours par les spécialistes passionnés. 

D'autres éleveurs aiment bien les poules croisées,  pour leur originalité,  leur aspect parfois rigolo et même parfois très beau. Ils trouvent que ce sont des poules robustes et sans soucis. 

Pourquoi avoir choisi des poules d'ornement de races anciennes ?

Si j'avais voulu élever des poules pour des raisons économiques, pour leurs œufs  ou leur chair, des poules hybrides industrielles, ou bien des poules de races anciennes traditionnelles, auraient été plus adaptées. Elles ont été sélectionnées pour ces qualités.

Les petites poules rousses ou blanches sont rustiques, sympathiques, efficaces et rentables rapidement. Elles ne passent pas près d'un an à se goinfrer comme des ogres avant de pondre ou de passer à la broche !

Des œufs, mais pas de poulet de chair

Je voulais certes avoir des oeufs pour la consommation familale, mais toutes les poules pondent, de manière plus ou moins intensive. Même les poules d'ornement pondent, plus ou moins bien, selon leur race et leur souche. Pour une consommation familiale, au-delà de 10 poules, ce n'est pas grave si elles ne pondent pas énormément. 

Et j'excluais d'élever des poules ou des coqs pour les manger. Je le ferais, évidemment, s'il fallait nourrir ma famille avec, mais tel n'est pas le cas.

Mon petit élevage de poules est un hobby de retraitée et les poules et coqs de ma petite basse-cour sont des animaux de compagnie. Ils n'ont pas vocation à être rentables, ils sont ma petite fantaisie et mon petit luxe à moi.

Je voulais des belles poules, animaux de compagnie

Je voulais certes avoir des oeufs pour la consommation familiale.

Et puis, j'avais envie d'avoir des poules qui, sans être des couveuses obessionnelles comme certaines poules de races naines, couvent volontiers.

Intérêt des races dites anciennes

Pourquoi avoir choisi des races ornementales dites "anciennes", plutôt que des races traditionnelles de pays, comme, par exemple la Gâtinaise,  puisque l'Essonne n'est pas si loin du Gâtinais ?

Peut-être par mode, mais essentiellement par goût : je les trouve belles. Et pour des raisons de comportement de de caractère : pour avoir un petit troupeau de poules dans un jardin de banlieue, il faut des poules calmes, paisibles et peu bruyantes. 

Par goût personnel également,  je préfère les grandes races. C'est comme cela ! Pour les chiens aussi, je préfère les grands chiens  même si les petits chiens peuvent être tout à fait adorables, comme les poules naines.

Pour ces raisons de préférence personnelle et de contraintes du contexte de l'élevage, les poules de race Orpington, Cochin et Araucana sont parfaitement adaptées. J'aurais pu aussi choisir des Brahmas. En fait, c'est le hasard qui m'a fait acheter mon premier Cochin.

Après,  vouloir des poules "au standard" de la race est un peu du snobisme pour un amateur comme moi.

Il est certes important que les éleveurs professionnels ou les éleveurs amateurs qui vendent des sujets conservent les caractéristiques définies et stabilisés des races. Et évidemment,  ceux dont la passion est de participer aux concours avicoles sont, par définition,  à la recherche de la poule parfaite.

En revanche, un éleveur amateur qui ne reproduit que pour lui-même ou des personnes ayant déjà des poules industrielles ou croisées n'a pas vraiment besoin d'avoir des poules au standard de la race. D'ailleurs, de belles poules ou de beaux coqs "de qualité jardin" me suffisent, puisque c'est pour animer le jardin.

Mais, bien sûr,  comme toute "maîtresse" d'animal de compagnie qui se respecte,  je suis fière si on me dit que mes poules sont les plus belles ! Forcément qu'elles sont les plus belles, puisque ce sont mes petites chéries !

Poules Orpington, jeune coq Orpington argenté et poule Cochin, poule Araucana avec une belle selle de protection à pois

Pourquoi pas des croisés ?

Faire des poussins croisés à partir de races pures pour les revendre peut être considéré comme un sabotage du travail des sélectionneurs. Par ailleurs, il est déjà assez difficile de vendre ou de placer des beaux coqs de race pure. Le résultat d'un croisement est aléatoire.  On risque de se retrouver avec un coq minable ou vilain totalement incasable.

Évidemment,  il y a toujours la solution "poulet rôti" pour les vilains. On pourrait en faire une histoire intitulée "Et on rôtira tous les vilains". Le problème est que, par inclinaison, j'ai tendance à vouloir protéger les "vilains petits canards". Je serais une sélectionneuse catastrophique ! 

Si on se laisse entraîner à faire des croisements, il me semble qu'il est bien de pouvoir conserver les "padraces" ou "cocktails de prairie" qui en résultent.

Les sélectionneurs pousseront des hauts cris à  l'idée de croiser des Orpingtons avec des Cochins. C'est sûr que les caractéristiques physiques des deux races sont différentes.

Maintenant, laisser faire un ou deux poussins n'est pas non plus si grave chez un amateur. Et il n'est, à mon avis pas plus dérangeant de vendre un croisé Orpington-Cochin plutôt qu'un Orpington de pure race à un éleveur qui veut un coq pour améliorer les poussins de ses pondeuses hybrides industrielles.

Par contre, il vaut sans doute mieux éviter de renter des croisements improbables, du genre Orpington-Padoue ou Araucana-Padoue.

Mon coquelet Cochin fera un beau trio avec ses poulettes croisées Cochin-Orpington

Encore que j'ai craqué pour un croisement improbable !

Notre petit troupeau comporte un couple hors du commun : Patty, un grand coq Cochin bleu et Chouppi, une poule Araucana saumonée doré-bleu. Ils ont été achetés ensemble et demeurent inséparables même si, bien évidemment, Patty fait de nombreuses infidélités à Chouppi.

Compte-tenu du caractère attachant de ce couple, je n'ai pas résisté et j'ai laissé éclore un oeuf de Chouppi fécondé par Patty.

Chouppa, petit piou croisé Cochin-Araucana, est né en couveuse électrique et a été adopté par Zoé, la poule Orpington noire qui a fait éclore 3 oeufs d'Araucana.

Le poussin croisé est devenue une jolie poule un peu étrange avec sa forme d'Araucana et son gabarit de Cochin, sa tête joufflue et ses grandes pattes jaunes très emplumées. Elle est timide comme une Cochin, mais a aussi le comportement d'une Araucana,  d'autant qu'elle est maintenant inséparable d'une petite copine Araucana avec laquelle elle se perche dans les arbres.

Pour voir l'évolution de Chouppa, poussin croisé Cochin-Orpington, cliquez sur le lien ci-dessous :

http://graciane.e-monsite.com/pages/poussins-en-images/histoires-de-poussins/de-semaine-en-semaine/chouppa-croisee-cochin-araucana-a-6-semaines.html

Chouppa, poussin croisé, fils ou fille de Patty et Chouppi

Chouppa est devenue une belle poule étrange et coquine

La fragilité des races pures

En fait, si je me pose ces questions existentielles, c'est aussi que j'ai découvert que les poules étaient facilement patraques et pouvaient attraper toutes sortes de maladies, même lorsque l'éleveur prenait un maximum de précaution au niveau des conditions de vie et d'hygiène. 

J'ai tendance à penser que le fait qu'elles soient des poules d'ornement est un facteur aggravant. Je n'avais pas l'impression que les poules de mes beaux parents leur créaient tant de soucis ! Ceci-dit, à y bien réfléchir, nous dégustions régulièrement un bon poulet rôti chez eux. Certes, il sortait du congélo, mais il avait gambadé joyeusement sur ses pattes avant notre arrivée.

Je suppose que si une poule "battait de l'aile", le grand-père qui avait toujours élevé des bêtes avec amour mais sans états d'âme quand il fallait les tuer, lui faisait son affaire et elle se retrouvait vite fait au congélo.

Mes poules sont très belles et mes coqs splendides, absolument adorables et je les adore...mais certains sont quand même fragiles !

Bon, avec mon syndrome de "mère poule", je m'attache d'autant plus à eux et à elles que je me soucie et prends soin d'eux ! Mais je pourrais aimer aussi des poules robustes et jamais malades !

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

Commentaires

  • pascal
    • 1. pascal Le 21/04/2015
    oui nous sommes des amateurs et personnellement mon poulet roti est génial avec mes poules rousses et pour 2016 si j'ai des poules Brahma il sera aussi bon pour relever, je ne recherche pas la race concourt avicole juste de quoi nous occuper le week-end
  • Didine
    Je vois que tu as revu ton article depuis la naissance de Chouppa ! J'espère bien que ce petit piou rigolo sera une poulette pour qu'on puisse la garder !
  • Gwendoline
    J'adore te lire... je retrouve tous mes états d'âme, toute la tendresse que je partage avec mes poules chéries. Je suis aussi comme toi, j'aime les grands chiens et les grandes races de Poules, mais je fais exception toutefois avec mes petites pékins qui me font complètement craquer. Elles discutent beaucoup... trop rigolotes !
    Je respecte de ne pas faire de croisées, mais c'est sûr, çà implique de faire des parquets. Il faut s'organiser... et puis comme j'adore mes poules Graciane, je fais juste un peu de poussins pour le plaisir, mais pas de gros élevage. Je ne sais pas beaucoup m'en séparer.
  • Graciane
    Oui, les sélectionneurs doivent séparer leurs animaux non seulement par race mais aussi par couleur ou famille de couleurs. Cela s'appelle des parquets.
    Le principe même de la sélection est de faire naître beaucoup de poussins et de ne garder que les meilleurs. Les poules moyennes sont vendues et les "loupées" doivent finir à la broche.
    Pour les poussins mâles, la sélection est pire. Seuls quelques reproducteurs sont conservés par l'éleveur. Pour les autres, je suppose que, selon la race et l'âge, c'est nuggets, rôtis ou coqs au vin.
    Je ne vois pas ce qu'ils pourraient faire d'autre.
  • Didine
    • 5. Didine Le 10/12/2014
    Alors, les éleveurs qui sélectionnent vraiment sont obligés de séparer par couleur ? Et qu'est-ce qu'ils font des animaux qui sont pas "au standard" ?
  • Graciane
    Je ne connais pas grand-chose en génétique, mais j'ai toujours lu que le bleu devait se marier au sein de la famille de couleurs noir-bleu-splash. Les couleurs maillé-doré font partie d'une autre famille. Je suppose que le résultat, non conforme à une couleur "standard" serait aléatoire. Maintenant, si c'est pour vendre les jeunes à des gens qui les croisent ensuite avec d'autres races...
  • Didine
    • 7. Didine Le 10/12/2014
    Tu pourrais avoir des Cochins de race pure entre Patty et les Rouquinettes. Tu crois qu'un coq bleu et des poules perdrix cela donnerait quelqud chose de bien ?

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