Patty, coq cochin de 18 mois, fait sa mue et n'a l'air de rien
Patty, le coq cochin bleu a 18 mois et fait sa première mue. Bien sûr, il perd ses plumes et n'a plus l'air de rien sans sa belle queue et son camail fourni. De surcroît, il est fatigué et sans beaucoup d'entrain. Il reste à méditer dans son enclos car il est de nouveau à l'isolement. Il abîmait trop les poules en pleine mue et était brutal avec Liserette, la poule Ofaln la plus âgée, qu'il blessait à la tête.
Il ne s'anime que le matin pour appeler les poules vers son enclos et l'après-midi, pendant quelques temps, au moment du goûter.
Le changement de plumage arrive dans une période froide, humide et sombre.
Le temps est froid et humide. Pas facile de lui maintenir ses grosses patounes emplumées au sec.
Pourtant, c'est important d'éviter que ses pattes soient irritées au niveau de l'implantation de ses plumes.
Nous lui avons disposé des branches dans son en clos pour qu'il puisse se percher. Il apprécie, tout en gardant un air morose.
Evidemment, les jeunes de l'année ne sont pas concernés par la mue
Le manque d'entrain et l'attitude abattue de Patty contraste avec le dynamisme de Tac, le coquelet araucana, qui a commencé à chanter (il répond du "tac au tac" à Patty) et tente de plus en plus de faire le coq auprès de ces dames.
En voilà un que le temps et le manque de luminosité ne semble pas affecter outre mesure !
Liserette, l'ainée des poules Ofaln, est également en mue, mais semble mieux le supporter
Patty n'est pas le seul à être en mue. Liserette, la plus âgée des poules Ofaln(Orpington fauve à liserés noirs) finit également la sienne.
Mais elle semble plutôt bien la supporter. Elle reste relativement active et fait toujours preuve d'un appétit d'ogre alors que Patty touche à peine à sa pâtée qu'il laisse à son corbeau préféré.
Du côté des moues et airs moroses, d'autres poules tirent aussi des gueules pas possibles. Fannie, la jeune Ofaln et les poulettes cochin bleu me regardent avec reproche comme si j'étais responsable du temps qu'il fait.
Mais, elles, elles n'ont pas perdu l'appétit !
Le manque de lumière affecte nettement certaines poules et la ponte, qui avait repris, s'espace à nouveau. C'est assez normal ! Il faut laisser les poules se reposer et avoir la patience d'attendre puisque la mue régénère l'appareil de ponte des oeufs(cf texte ci-dessous).
Tout le monde prépare tôt le retour au poulailler.
Patty, pour sa part va s'installer dans son poulailler personnel dès 18 heures 30. Il ne chantera pas avant 7 heures et demi du matin. Ca, ce n'est pas un problème !
Enfin, faut bien souffrir pour être beau ! Quand il aura réussi à faire pousser son nouveau plumage, il pourra à nouveau faire le Matamore.
Pour finir, un extrait intéressant du rapport d'activité 2014 (page 26) du FIBL, Institut de recherche de l'agriculture pour la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche sur la mue des poules en élevage biolo
Mue – Les poules bio devraient-elles y laisser plus de plumes ?
En troupeau important, les poules pondeuses pondent généralement pendant 12 mois et sont abattues à l’âge de 68 semaines. Le déclenchement artificiel de la mue pourrait prolonger leur vie d’environ 6 mois, mais cela irait à l’encontre des principes de l’agriculture biologique. Esther Zeltner a réalisé une étude pour savoir dans quelles conditions la mue pouvait être induite sans nuire aux animaux.
Dans les élevages bio aussi, les poules pondeuses ne restent pas plus d’une année en production. Elles sont mises en poulailler à l’âge de 18 semaines, pondent pendant 50 semaines et sont ensuite éliminées. Après 12 à 15 mois de ponte, les animaux font leur première mue naturelle. Au cours de la mue, les poules régénèrent leur appareil de ponte et renouvellent leur plumage.
Dans les grands troupeaux, laisser les poules muer naturellement pose des problèmes, car cette phase ne se déroule pas au même moment pour tous les animaux. Les poules en mue, avec leur emplumement incomplet, attirent souvent l’attention des poules qui ne sont pas en mue et sont attaquées, ce qui cause des souffrances à l’animal agressé et provoque de l’agitation dans le poulailler. Les éleveurs peuvent résoudre ces problèmes en provoquant artificiellement la mue simultanée de tout le troupeau par des facteurs de stress tels que la réduction de l’éclairage et la privation d’aliments. Cette «mue forcée» est cependant interdite dans les fermes bio suisses, conformément aux cahiers des charges de BIO SUISSE, de Demeter et de KAG ainsi qu’à l’ordonnance fédérale sur l’agriculture biologique.
D’un point de vue éthique, la mue artificielle, si elle était réalisée de manière respectueuse des animaux, serait pourtant souhaitable. Les poules pourraient en effet ainsi vivre et pondre pendant six mois supplémentaires, ce qui réduirait le nombre de poussins nécessaires tout en diminuant d’un tiers le nombre de poussins mâles tués. C’est la raison pour laquelle Esther Zeltner, éthologue au FiBL, encouragée par la société Hosberg AG et avec le soutien de la fédération des coopératives Migros, a préparé une étude sur la mue. Il s’agissait de concevoir une méthode permettant d’induire la mue, de manière compatible avec les règles de l’agriculture biologique.
E. Zeltner a commencé par comparer les effets de trois programmes de mue sur quatre groupes de poules différents : un programme «conventionnel» restrictif avec privation massive d’éclairage et d’aliments, et sans libre parcours ; un programme un peu moins strict avec son à volonté et accès libre au jardin d’hiver; et un programme très peu strict avec son et avoine et accès quotidien au jardin d’hiver et à un terrain de parcours.
Le programme moyennement strict avec son à volonté a donné les meilleurs résultats. E. Zeltner a donc testé dans trois exploitations de poules biologiques la faisabilité de ce programme – avec un succès encourageant. Elle a elle-même été étonnée de la diminution du picage pendant la mue. «D’après les résultats, les poules ne paraissent pas avoir subi de stress important du fait du déclenchement artificiel de l’arrêt de ponte», conclut-elle. Voilà qui devrait relancer le débat relatif à l’interdiction du déclenchement artificiel de la mue dans les cahiers des charges de l’agriculture biologique.
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
Commentaires
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- 1. Gwendoline Le 19/10/2015
Patty à un poulailler personnel ?
Et bien comment surveille-t'il ses poules la nuit, il est gonflé quand-même....-
- gracianeLe 19/10/2015
En ce moment, c'est Tac qui fait le coq dans le poulailler des grandes. Patty n'a jamais été un coq bien protecteur, il laissait le job à Théo, le coq orpington argenté. Avant qu'on l'isole pour limiter les nuisances de ses chants pour les voisins et protéger les poules d'assauts trop fréquents pour certaines et trop brutaux pour d'autres, il dormait dans un des petits poulaillers pour jeunes avec sa petite copine araucana Chouppi et en avait chassé les autres jeunes. Avoir un poulailler bien confortable pour lui tout seul semble lui convenir parfaitement. Il a le comportement d'un vieux garçon.
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- 2. pascal Le 18/10/2015
je note aussi le changement de "poulet roti " qui avant passe la nuit avec ces compagnes et maintenant se garde 1 clapier pour lui seul. j'ai l'impression qui attrape son petit caractere d'adulte. pour memoire Patty et Poulet roti sont de la meme lignée ?-
- gracianeLe 18/10/2015
C'est normal que les coqs adultes aiment bien un peu d'intimité en dehors de la saison de reproduction. Patty est un coq cochin bleu né en avril 2015 chez l'éleveur Elsanor. Il est plus grand qu'un orpington et a des plumes aux pattes comme les Brahmas. Les Cochins sont d'ailleurs des races avec des origines asiatiques comme les Brahmas. Poulet rôti est un orpington, fils de Théo, coq Orpington argenté (noir et blanc), et de Liserette, poule orpington fauve à liserés noirs. Les Orpingtons ont été créés en Angleterre. Ils n'ont pas de plumes aux pattes. Patty et Poulet rôti n'ont donc pas d'origine commune.
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